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stalker
19 février 2008

28 Semaines Plus Tard - Juan Carlos Fresnadillo (2007)

28WeeksLaterVG28 Weeks Later

Des expériences scientifiques qui tournent mal, un virus qui se propage, une épidémie, l'apocalypse. Le pitch était bidon, et pourtant 28 jours plus tard fonctionnait plutôt pas mal... du moins dans sa première demi-heure. L'errance de Cillian Murphy dans ce Londres déserté restera longtemps gravée dans les mémoires de cinéphiles. Quelques moments de trouille intense, puis les héros quittaient Londres et le film quittait avec eux son meilleur atout pour sombrer dans l'ennui et la platitude. La déception était d'autant plus grande que l'on pouvait s'attendre après ce que l'on avait vu à l'un des tous meilleurs films du genre. Plus on s'éloignait de Londres, plus le film devenait mauvais, à croire que tout son potentiel résidait dans son décor. Certains ont pourtant crié au chef d'oeuvre à sa sortie, étonnamment. Quelques 240 semaines plus tard, soit presque 5 ans, une suite complètement inattendue débarque dans les salles obscures, avec cette fois non plus Danny Boyle à la réalisation, mais un quasi-inconnu au nom peu britannique : Juan Carlos Fresnadillo.

Force est de constater que celui-ci se débrouille bien mieux que son prédécesseur. Le pitch est toujours aussi nul, voire pire, mais c'est pourtant diablement efficace. La tension est cette fois-ci maintenue du début à la fin et on en sort presque essoufflé. C'est très convenu, certes, mais très réussi aussi. Le scénario se permet quelques fantaisies plutôt comiques, en multipliant les coïncidences et les incohérences, mais le film est du coup bien plus fun et déjanté que le premier opus. Très flippant aussi, très prenant, de sorte que l'on n'a pas le temps de s'ennuyer. Alors oui, il faut mettre ses neurones en stand-by, mais avouons que ça fait du bien de temps en temps, surtout quand comme ici, la qualité est au rendez-vous.

28

Boyle avait un sens de l'espace formidable dans le première demi-heure de son film, le montage était d'une précision remarquable, sa mise en scène était très impressionnante et multipliait les coups de maître. On avait l'impression d'espionner le héros, la caméra de cinéma devenait caméra de surveillance et on se sentait gêné, mal à l'aise mais aussi excité par ce voyeurisme morbide. Fresnadillo hausse d'un cran le réalisme, nous ne sommes plus des témoins impuissants de l'action, nous en faisons partie. La mise en scène est du coup plus approximative (parfois trop), très réaliste mais toujours aussi efficace, immitant parfois le style de l'opus précédent en lui insufflant une énergie bienvenue. Cependant, la plus grande qualité du film reste son montage : très ciselé, très rapide, très clippesque mais pas esbrouffeux pour un sous, parfaitement rythmé, lacérant l'espace et le mouvement, il agit sur le film comme une piqûre d'adrénaline, l'imprégnant d'un frénétisme éprouvant. Un feu d'artifices, un festival. Malgré son sujet effrayant, 28 semaines plus tard est un véritable plaisir.

28_weeks_laterLes ficelles du scénario sont grosses comme des maisons et on est pourtant tenu en haleine du début à la fin. Dès les premières images, on est balancé en plein dans le feu de l'action (comme dans le Dawn of the dead de Romero) et aucun répit ne nous sera accordé avant le générique. Ca explose, ça gicle, ça mitraille, ça déchiquète. Ce n'est pas très fin, on sent que c'est une grosse production, mais on s'amuse et ça ne manque pas de qualités cinématographiques. La sauce prend parfaitement et la recette fonctionne à merveille. La psychologie des personnages est réduite au strict minimum (lâcheté, culpabilité, amour...), mais on s'y attache pourtant et ils arrivent même parfois à nous émouvoir. Véritable concentré d'émotions fortes, 28 semaines plus tard est un paradoxe à lui tout seul qui ne cesse de se contredire. Banal mais surprenant, drôle mais effrayant, il multiplie les moments de pure fantaisie (coïncidences improbables et autres) en appuyant un maximum sur le réalisme de l'esthétique pour renforcer l'immersion. Quelques scènes truculentes (l'hélicoptère qui charcute les zombies), d'autres carrément flippantes, pour un concentré d'adrénaline revitalisant et terrorisant. On en sort complètement décoiffé !

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